Le document authentique: apprentissage réel ou efficace?

Ces dernières années les approches méthodologiques qui articulent l’enseignement ont notablement changé. L’apprentissage n’est plus conçu comme un processus visant à transmettre le savoir et les connaissances de notre matière. L’apprentissage est désormais un processus dont l’objectif primordial est de préparer les élèves à participer activement à la vie publique de leur société. Pour ce faire, nos cours devront intégrer des activités et des tâches empruntées de notre quotidien pour créer ainsi des situations d’apprentissage rélles et efficaces.

Dans cette optique, les documents authentiques jouent un rôle essentiel dans la mesure où ils constituent des représentations du réel. En effet, ces outils didactiques, qu’ils soient des revues, des films, des bandes-dessinés, des annonces publicitaires, aident énormément nos apprenants à se rapprocher de la réalité. Ils favorisent l’accès à la culture dont la langue nous apprenons, à l’imaginaire et à la pensée des pays francophones.

Si bien leurs avantages sont incontestables, les documents authentiques entraînent pourtant un grand nombre de difficultés d’application. En effet, c’est justement leur vraisemblance qui permet de distinguer ces outils des autres types de matériaux.

Mais pouvons-nous vraiment les employer en cours ? Pouvons-nous les utiliser dans les niveaux initiaux ou sommes-nous obligés à les adapter? Et si on les adapte, peuvent-ils conserver leur authenticité ?

Toutes ces questions me viennent souvent à l’esprit. Lors de la réalisation de mon programme didactique je faisais des efforts pour élaborer chaque unité, chaque activité même, à partir les principes des approches communicatives, de l’action, du réel, en somme. Au cours de ce processus, j’avais créé tout un programme dont le fil commun n’était qu’un : l’apprentissage réel. En effet, les activités dans sa majorité incluaient de documents authentiques, spécialement celles qui conduisaient à la réalisation d'une tâche finale.

Des œuvres d’art, des chansons, des livres, des extraits de pièces de théâtre, des tutoriels, des vidéos, etc., tout cela servait à la fois à motiver les élèves et à travailler les contenus curriculaires d'une manière naturelle à travers la culture française et francophone. L’objectif était donc d’enseigner sans livre de texte, d’éviter les ressources artificiels manquant d’application réelle afin d'empêcher l'ennui chez les élèves et la création d'un modèle répétitif ne centré que sur la théorie.

Cela étant, la mise en œuvre de documents authentiques peut sembler à première vue une tâche aisée. L’enseignant peut en effet se borner à à sélectionner les documents qui puissent s'adapter aux objectifs didactiques des élèves. Néanmoins, et revenant aux questions posées au préalable, leur caractère génuine pose souvent un problème d’incompréhension, notamment chez les débutants.

Dans les niveaux avancés ces contraintes sont évidemment moins problématiques puisque ces apprenants possèdent normalement des compétences suffisantes face à l’inconnu. En revanche, l’enjeu réside dans les niveaux initiaux. Soyons réalistes : un élève de FLE en troisième ou en quatrième (1º et 2º ESO) n’est pas capable de comprendre un document authentique sans l’adapter à priori.

Même si on mène une sélection adéquate des matériaux, c’est-à-dire si on les adapte aux exigences de nos apprenants, leur application posera toujours des problèmes tels que le blocage, le manque d’attention, la perte de motivation, la frustration, etc.

Bien évidemment l’intégration du réel dans nos cours est fondamental. Cependant, l’efficacité de notre processus d’apprentissage est d’autant plus essentielle.

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